À Poêle

Clémence Gommy

Dans ce nouvel épisode, nous sommes ravies de recevoir Clémence Gommy. 

Le profil de Clémence ne rentre dans aucune case — et c’est justement ce qui le rend passionnant. Cuisinière, restauratrice, cheffe d’entreprise, créatrice de contenu… Clémence est libre, intuitive, joyeuse. Autodidacte, elle s’est formée à la cuisine via les réseaux, en reproduisant les recettes et les gestes des autres jusqu’à façonner son propre langage. D’abord très simple et méditerranéenne, sa cuisine s’est affinée au fil du temps : plus posée, plus précise, elle a peu à peu étendu ses tentacules à un univers plus vaste. Entrepreneuse dans l’âme, elle a fait évoluer Gomi en traiteur et conçoit aujourd’hui des événements sur-mesure pour des marques, dans son nouveau lieu, Host, ou ailleurs. 

Avec Clémence, nous avons parlé d’énergie, de créativité, de maryse et de limites. 

Bonne écoute ! 

J.G. : Tu sortais tout juste des études, et tu t’es lancée directement dans cette aventure, avec un profil d’autodidacte. Ce n’était pas évident, surtout que tu venais d’une école de commerce. Comment t’es-tu lancée dans la cuisine ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de te diriger vers ce métier ?

C.G. : La passion de la cuisine me suit depuis que je suis toute petite. En arrivant en école de commerce, j’avais déjà le projet d’ouvrir un lieu, à l’époque un hôtel. Mais après un stage dans un palace parisien, je me suis recentrée sur la restauration. J’étais déjà très attirée par les nouvelles adresses, je suivais de près les tendances. J’ai réalisé que ce qui m’animait vraiment, c’était la cuisine. J’adorais cuisiner pour mes amis, ma famille. J’ai donc voulu tester mes recettes en devenant cheffe à domicile.

J.G. : Tu te souviens de tes premiers pas en cuisine, même avant ton resto ?

C.G. : Mes premiers souvenirs datent de l’enfance, avec ma grand-mère et ma mère. À 13-14 ans, j’ai commencé à cuisiner seule. Puis, à 16 ans, j’ai découvert la cuisine d’Ottolenghi : révélation. J’allais souvent à Londres pour m’imprégner de cette cuisine. Le confinement a renforcé cette passion. Je n’ai pas fait d’école de cuisine parce que je sentais que je savais déjà faire. J’apprends en observant et en pratiquant.

J.G. : Et les tout premiers dîners à domicile, comment ça se passait ?

C.G. : J’étais super organisée : listes, fiches de production à la main… Je faisais tout moi-même. C’était intense mais hyper formateur. Puis j’ai eu mon resto, et là, autre ambiance. Quand la cuisine est arrivée, j’ai paniqué. J’ai pris quelqu’un en consulting pour m’aider à structurer. J’ai appris le métier de restauratrice grâce à mon équipe, des gens formés qui m’ont aussi beaucoup transmis.

J.G. : Tu étais cheffe mais aussi patronne, tu avais tout conçu…

C.G. : Oui, c’était la période la plus intense de ma vie. Je faisais tout : la cuisine, la déco, la com. J’ai appris sur le tas ce que c’est qu’être cheffe d’entreprise. Ce que l’école ne t’apprend pas, c’est la solitude de la gestion. Porter toute la charge, seule, c’est ça qui m’a fait craquer à un moment.

“J’ai réalisé que ma vitrine, ce n’était pas mon restaurant. C’était Instagram.”

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J.G. : Tu as gardé ton restaurant trois ans, ce n’était pas difficile de fermer ?

C.G. : Oui, pile trois ans. Mais au bout de deux ans, l’activité traiteur prenait déjà beaucoup d’ampleur, avec un laboratoire à côté. Il a fallu faire un choix. Ça a été très difficile oui, je me disais : « Le restaurant, c’est la vitrine. » Mais en fait, ma vitrine, c’était Instagram. C’est ce qui nous a toujours apporté du business. J’avais pensé le resto pour être instagrammable, ça a fonctionné. Mais la fatigue s’est accumulée. Il m’a fallu un an pour mûrir la décision. Aujourd’hui, je me rends compte que je rebondis vite, c’est rassurant.

J.G. : Tu as ouvert un nouveau lieu, tu avais tout de suite cette idée après la fermeture ?

C.G. : Oui, un espace de travail avec labo, bureaux, salle de réception. Ce n’est pas un resto mais un vrai lieu de création, de travail, de réception pour les clients. C’est plus adapté à nos besoins actuels. J’ai d’abord cherché un petit lieu pour un labo. Puis, par hasard, j’ai trouvé un espace de 140 m². On a tout refait, tout conçu. Il y a de la lumière naturelle, de l’espace pour recevoir. C’est parfait pour ce qu’on voulait faire.

J.G. : Comment définis-tu Gomi aujourd’hui ?

C.G. : Ce n’est plus un traiteur. C’est une agence culinaire événementielle. On fait de la cuisine mais aussi de la direction artistique, du service, de la scénographie, parfois même la sélection du DJ ou du design de lieu. C’est du 360°. On a une équipe cuisine et une équipe production. On s’adapte aux projets.

Photos © Victoire Terrade


Où goûter ce qu’elle a dans la poêle ?

Host

Où le suivre ?
@clemencegommy
@gomiparis